Lettre du 22 juin 1915, depuis Ruitz (Pas-de-Calais).

Armand Bourgain est affecté au 1^er bataillon de chasseurs à pied, 3^e Cie, 9^e escouade. L’unité est rattachée au secteur postal 116 et se trouve dans la région d’Arras. Le bataillon forme une brigade avec les 3^e, 10^eet 31^e BCP. Ces quatre bataillons sont intégrés depuis le début de la campagne à la 43^e division d’infanterie.

[...] Voici pour le moment l’adresse de deux types à qui vous pourriez écrire en cas d’accident ( la première surtout ).

Monsieur Louis Deflon, 1^er bataillon de chasseurs à pied., 3^e Cie., 8^e escouade – Secteur 116.

Monsieur Victor Caudevelle, 1^er bataillon de chasseurs à pied, 3^e Cie., 7^e escouade – Secteur 116.

Plus tard je vous en donnerai d’autres de mon escouade même. Il faut d’abord que je fasse leur connaissance. Pour le moment je ne connais pas d’aumônier. Néanmoins j’en ai aperçu un hier. Enfin je m’en occuperai.

Suis en excellente santé et toujours en repos... C’est regrettable qu’Eugène ne se trouve pas par ici car j’aurai pu le voir. Actuellement je me trouve à Ruitz, dans les environs de Bruay. Mon bataillon se bat habituellement du côté de Souchez. Il y a déjà fait du bel ouvrage. Du reste par ici ça marche très bien, quoique ce soit bien dur... Les 300 prisonniers faits il y a trois ou quatre jours n’avaient pas mangé » depuis quatre jours, et c’est pourquoi ils se sont rendus. Patience, ils s’en iront d’ici. Ils ont devant eux quantité de chasseurs, de vaillants fantassins et de l’artillerie infatigables.

Ne craignez rien, suis encore en repos pour quelques jours.