En 1918, la grippe et la grippe espagnole
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Le
journal « Le Petit Savoyard qui avait succédé en 1917 au « Radical
des Alpes » a publié en 1918 deux articles intéressants.
Le
premier en janvier concerne une réclame vantant les mérites d’une poudre
permettant d’enrayer la grippe « classique ».
Le
deuxième article concerne directement la grippe espagnole et les
recommandations permettant de lutter contre ce fléau.
Paru le 19 janvier 1918 dans « Le Petit
savoyard » :
La
Grippe
La
grippe n’est redoutable que par
ses complications pulmonaires. Elle laisse, en effet, des lésions qui
produisent, à la lognue, une affection chronique des bronches comme l’asthme, le
catarrhe, l’emphysème. Pour enrayer le mal, un remède est réellement efficace.
C’est la poudre Louis Legras, qui a obtenu la plus haute récompense à l’Exposition
Universelle de 1900, Elle calme instantanément et guérit progressivement l’asthme,
le catarrhe et l’oppression.
Une
boîte est expédiée contre mandat de 2
fr. 35 (impôt compris), adressé à Louis Legras, 139, Boulevard Magenta, à
Paris.
Paru le 27 juillet 1918 dans « Le Petit
savoyard » :
Lettre d’un Savoyard : la Grippe
Espagnole.
Voilà un titre qui n’a pas l’air très savoyard, mais vous me permettrez cependant de dire quelques mots de cette maladie qui menace sérieusement notre région.
Puissent, les conseils qui suivent, préserver de son atteinte, les lecteurs du Petit Savoyard, leurs amis et les amis de leurs amis, tout le monde quoi !
Cette épidémie, dont on ne saurait trop faire ressortir la réelle gravité, sévit, à l’heure actuelle avec intensité à nos portes, à Genève où les décès dépassent de beaucoup la centaine ; elle a même passé la frontière et à Thonon, on signale déjà de nombreux cas.
Le service genevois d’hygiène attire l’attention des chefs d’industrie et d’administration sur
cette épidémie dont le mode de propagation frappe d’inefficacité la plupart des
moyens prophylactiques employés contre d’autres affections transmissibles. Il
ajoute que la réunion de nombreux individus dans des espaces restreints en
favorise la propagation. Or, nous connaissons, dans diverses villes de notre
département, des bureaux dans lesquels les employés sont littéralement entassés.
Il est même certains bureaux dits d’hygiène
qui donnent à ce point de vue, le plus déplorable exemple.
Passons... pour l’instant.
En ce qui concerne les écoles, la question est heureusement résolue par
le licenciement à l’occasion des vacances.
C’est un point important. En
ce qui concerne les mesures prophylactiques qui peuvent être employées contre ce mal très dangereux, nous insistons, et mortel
dans un grand nombre de cas, voici les conseils qui sont donnés :
« Il faut rappeler au personnel l’importance de son hygiène
générale qui maintient la résistance de l’organisme à l’infection et
éventuellement à la maladie, la nécessité des soins de propreté, les avantages
d’une saine et abondante alimentation et les dangers des excès de toutes
natures.
Il convient d’inviter les
ouvriers et employés à s’abstenir de veilles
prolongées qui fatiguent et débilitent et de séjours au milieu d’agglomérations
humaines qui exposent à la contagion et
qui la favorisent (foules, assemblées publiques, spectacles, cafés, etc.).
Aseptiser les voies
respiratoires et digestives supérieures au moyen d’inhalations et
de gargarismes antiseptiques appropriés. L’usage de produits divers, au thymol,
au formol, à l’acide salicylique, à l’eucalyptus est indiqué dans ce but.
Et il faut dès que l’on se sent atteint recourir d’emblée aux soins du médecin,
garder la maison jusqu’à la guérison et disposer pour la convalescence de tout
le temps nécessaire a un entier rétablissement.
Toute infraction à ces dernières recommandations ne constitue qu’une dangereuse bravade
qui expose à de graves complications. »
Ces prescriptions sont
simples, elles sont faciles à suivre Nous espérons, d’autre part, que les administrations compétentes
prendront sans retard des mesures énergiques contre cette attaque boche d’un
nouveau genre, car d’est encore à « Fritz » que nous devons ce
microbe.
Allons,
ceux de l’arrière, tous à
votre poste pour la contre-offensive.
J.
Martinière.