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Les découvertes du chamois
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6 juin 2005

Gamblin, du Red Star : comment on enfonce

Voici, un article paru le 18 mars 1915.

Celui-ci est consacré à Gamblin, arrière du Red Star, international d’association, mobilisé à la compagnie 5/3 du 1er RG.

Cette aventure, qui me restera comme un souvenir ineffaçable, se passait vers T..., dans la Meuse.

Nous étions depuis quelque temps déjà dans cette région, et tous les jours nous combattions contre un ennemi supérieur en nombre. Ce soir-là, le 3 septembre, deux compagnies, dont la mienne, sont envoyées en avant-postes, dans un bois au nord de V...

Je suis détaché avec ma section en petit poste avancé. Toute la nuit, nous entendîmes les canons ennemis amenés en position tout près de nous. Nous sentions déjà que la lutte serait chaude le lendemain.

Au petit jour, avec précautions, nous rejoignons la compagnie, qui occupait de petites tranchées en avant de la ferme de B... Vers dix heures, nous voyons apparaître quelques éclaireurs allemands : nous les descendons. D’autres encore s’approchent et ne tardent pas à subir le même sort que leurs camarades.

Mais ces éclaireurs précédaient l’infanterie boche, qui avançait très rapidement. Sa marche était d’ailleurs favorisée par le terrain très accidenté et qui se prêtait parfaitement aux déplacements.

Le combat ne tarde pas à s’engager, inégal par le nombre d’ennemis que nous avions devant nous. De ce nombre les nôtres ne prennent pas souci : leur vaillance supplée à leur infériorité. Nous tenons ferme; et ce n’est que deux heures après que notre capitaine envoyait un cycliste pour chercher du renfort.

Le cycliste revient immédiatement : « Nous sommes cernés ! » Au même instant notre capitaine est blessé tout près de moi.

Le moment est grave. Allons-nous tomber entre les mains des Boches ? Jamais de la vie ! Nous sommes environnés : il s’agit de passer, on passera.

Je crie à mes hommes : « Baïonnette au canon ! » Et nous fonçons éperdument sur le rideau d’Allemands qui nous empêche le repli sur nos lignes.

Sous notre charge en furie, les Boches faiblissent. Irrésistiblement, nous passons, non sans en tuer un bon nombre.

Plusieurs des nôtres restèrent sur le terrain ; mais nos ennemis ont pu se rendre compte comment on enfonçait avec des hommes énergiques et décidés.

L. GAMBLIN, du Red Star

Sur la première vue, Gamblin est au centre, tenant le journal entre ses mains.

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