Lettre de la mère de Louis Deflou, compagnon d'Armand Bourgain
Cette lettre a été envoyée spontanément par Madame Deflou, mère de Louis Deflou, compagnon d’armes d’Armand Bourgain au 1er BCP.
Dunkerque, le 13 novembre 1915
Monsieur et Madame Bourgain
Dans le combat du 25 septembre deux garçons, deux amis étaient dans la première vague d’attaque. L’un était votre fils Armand et l’autre était mon fils Louis Deflou. Que s’est-il passé ? Nous ne le saurons jamais exactement. Une chose est certaine, c’est que mon enfant a été cruellement blessé de deux balles. La première au bras droit, la seconde lui a fracassé le genou gauche. J’ai eu la consolation d’aller voir mon fils à l’ambulance, il supporte avec courage la triste situation. Mais une chose qu’il ne peut surmonter c’est l’inquiétude sur le sort de son cher ami Bourgain. Il craint un malheur ayant lui-même échappé à la mort que par miracle. J’ai promis de vous écrire afin de lui faire connaître la vérité quelle qu’elle soit.
C’est au nom d’une amitié sincère que j’ai accepté cette pénible démarche. Si donc vous avez été plus malheureusement touchés que moi dans cette horrible guerre, croyez Monsieur et Madame à mon profond regret d’être venue raviver votre douleur.
Marie Deflou, 16 Marché au Poisson à Dunkerque.
Pour mon fils Louis Deflou, Ambulance 6/21, salle 1 – Secteur 102.