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Les découvertes du chamois
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20 août 2005

T'nez bon les gâs !

T’nez bon, les gâs! Voilà qu’ça barde,
et ça n’ s’rait pas l’moment d’ flancher :
Guillaume a fait donner la Garde...
T’nez bon, les gâs, couine ein rocher !
Tiens bon, Poilu, dans 1a Tranchée,
Mitrailleur ou ben Fusilier,
tiens bon dans l’attaqu’ rapprochée,
tiens bon ta grenad’, Grenadier !
Artilleurs de tout’s les Batt’ries,
Aviateurs, Marins et Soldats,
« Allez, Enfants de la Patrie !
t’nez bon, les Gâs !

Tiens bon ta plum’, vieil Auxiliaire
classé « Inapt’ Définitif » !
Peux-tu donc point êtr’ Secrétaire,
mieux qu’ein Gâs du Service Actif,
ou ben Infirmier Militaire,
ou C. O. A. dans eun Section ?
Pour faire c’ qui s’appell’ la vrai’ Guerre,
tu s’rais pas dans d’ bonn’s conditions ;
Coum’ t’es point solid’ sûs tes pattes,
tu s’rais pûtout ein embarras...
Travaill’ ben dur pour ceuss qui s’ battent !
Tiens bon, mon Gâs !


Tiens bon les manch’rons d’ ta charrue,
mein’ le sillon dret et profond
pour que la Moesson lèv’ ben drue :
A la Terr’, t’es encôr au Front,
vieux « Mobilisé Agricole »...
t’es point là pour te prélasser
ou perdre l’ temps à des bricoles :
C’est l’ Pain de d’main qu’ tu fais. pousser...
tu fais encôr la Guerre au Boche...
n’épargn’ point la pein’ de tes bras :
Tiens bon ta bêch’ ! Tiens bon ta pioche !,
Tiens bon, mon Gâs !

Tiens bon, Mineur, au fond d’ la Mine !
Et tiens bon dans ton Atelier,
Ouverrier, derrièr’ ta machine :
I’ faut des cartouch’s par milliers,
faut des obus et des grenades,
faut des canons, faut des fusils !
Pour soulager les camarades,
combattez avec voûs outils !
Soldats d’ la Min’, n’arrêtez guére !
Soldats d’ l’Usin’, n’arrêtez pas !
Pour fair’ la Paix, faut fair’ la Guerre !
T’nez bon, les Gâs !

Tiens bon, « Bleuet » des derniér’s classes,
d’ la Class’ Dix-Huit, d’ la Class’ Dix-Neuf...
T’es l’ dernier Espoir ed’ la Race,
Soldat de D’main, Soldat tout neuf !
Que l’Bon Dieu t’épargn’ la bataille...
– ça s’rait, ben sûr, point à souhaiter ! –
Mais si tout d’ meim’ fallait qu’ tu y ailles
pour la France et la Liberté,
« Liberté, Liberté chérie... »
alors, p’tit Gâs, cogn’ dur ‘dans l’ tas
pour gangner la derniér’ partie :
Tiens bon, mon Gâs !

T’nez bon, surtout, les Gâs d’ l’Arrière,
les Civils trop jeun’s ou trop vieux... ;
et si vous n’avez ren à faire,
dit’s ren non pûs, ça vaudra mieux !
Occupez-vous... fait’s des affaires,
pûtout que d’ nous donner l’ Cafard
à vous plaindr’ tout l’ temps d’ la « Vie chère »...
On réglera les compt’s pus tard...
pour l’instant, pensez qu’ la Victoire
est à celui-là qui tiendra :
Demain ça s’ra la Paix et la Gloire !
T’nez bon, les Gâs !

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